lecorbeau

A celle qui a failli être ma femme

  • « L’amour de l’espoir vous permet d’accomplir les choses les plus folles. L’espoir de l’amour aussi, mais c’est souvent bien plus douloureux. Voilà ce qui m’amène à essayer toujours de faire ce que je ne sais pas faire, c’est ainsi que j’espère apprendre à le faire ». C’est ainsi que se résume ma vie amoureuse cette année. J’ai failli me marier, j’ai failli perdre ma vie, j’ai failli être un criminel, puisque j’ai voulu « ôter » des vies ; la vôtre et ensuite la mienne. Mais j’ai bien failli être la risée de tout le monde, puisque je devenais agaçant. Et pourtant, c’était ma façon de lutter contre la mort.

    C.P / GOOGLE

Elle était au sud de ma très chère patrie. Elle y travaillait. Nous avons discuté un moment, et le jour arriva enfin. Le jour, le même où je parlais de mariage avec mon cousin. Oui, ce jour de chagrin que nous partagions dans sa maison à Kipé. Ce jour-là, il me parla de cette perle « rare ». Oui, de cette belle à l’air de caméléon qui éblouissait au premier contact et éclaboussait au gré d’une humeur matinale.

Je m’étais réjoui ce jour-là de savoir que c’était avec elle que je devais faire le reste de ma vie. Nous avions parlé longtemps et apparemment l’envie de cette belle aventure hantait chacun de son côté. Chaque matin, le premier à se réveiller se préoccupait de savoir comment l’autre se portait. Au bout du fil, c’était : « Chéri(e), réveille-toi. Il fait jour…» Pendant plusieurs mois, cette routine dura et demeura. À midi  comme le soir, les appels étaient guise de rappels pour l’autre que l’heure du mangé était arrivée. Sans oublier, les conseils et les projets que nous étions en train de nourrir pour notre foyer et les (probables) enfants qui devaient résulter de notre union.

Nous avions tellement de points communs que je me privait jamais de me livrer. Je racontais tout à cette perle rare. Je dis bien tout ! Ma vie en public comme celle en privé, mes inimitiés, elle était vraiment au courant de tout.

Nous étions, tellement d’accords que j’imaginais chaque nuit, comment rapprocher les échéants pour qu’elle me revienne définitivement à la maison. Le jour où elle m’annonça sa volonté de quitter le sud, pour cette ville qui est en train d’être asphyxiée au bord de l’océan Atlantique, je n’avais pu m’empêcher de me réjouir parce que j’avais la ferme conviction que c’est bien elle qui venait me rejoindre. Et toute la journée, j’étais en joie au point que toutes les personnes que je rencontrais sentaient qu’il y avait quelque chose de spécial ce jour-là mais ne savaient pas forcément pourquoi j’étais très heureux.

Mais cette joie a été pourtant de courte durée. Car quand elle est arrivée, tout a changé. Et le rêve deviendra un cauchemar…

On peut être des meilleur(e)s ami(e)s dans un an, très bon(ne)s ami(e)s l’année suivante, ne plus se parler souvent l’année d’après et ne plus avoir envie de se parler l’année suivante. Ainsi va la vie !

Je voudrais juste te dire que même si un jour arrive où je ne te parle plus, saches que tu resteras unique pour moi et tu as opéré un grand changement dans ma vie. Je te regarde, te respecte et t’admire. Et tes nouvelles, je serais toujours en quête incha Allah parce que je t’aime ! Ma chérie, je t’aime ! Et cela pour toujours, mon amour

 


Éboulement de Dar-es-Salam : triste sort d’un peuple dirigé par des incompétents

 

Alpha Condé sur le lieu du Drame

 

Plus de soixante-douze heures après l’éboulement de la décharge de Dar-es-Salam, dans la banlieue de Conakry, qui a couté la vie à au moins neuf personnes, nous avons tentés de situer la responsabilité des actuels dirigeants. Le gouvernement Alpha Condé, dirigé par le Premier ministre Mamady Youla, a grillé sa carte sur toute la ligne dans cet évènement malheureux.

Une gestion efficace de l’insalubrité dans la capitale guinéenne pouvait bien éviter ce drame ! Ce n’est un secret pour personne que Conakry est sale et depuis des années des citoyens interpellent l’état sur la question. Si ces appels avaient été entendus par ceux qui nous gouvernent, le drame du 22 août 2017 aurait été sans doute évité. Des multiples reportages réalisés par des journalistes de différentes presses et des blogueurs ont été diffusés, mais les dirigeants sont restés sourds face à ces appels et mises en garde contre les risques de catastrophe qui pèsent sur les populations riveraines. Des activistes de la société civile ont également lancé l’alerte, sans pour autant que cela n’entraîne une véritable prise de conscience.

Au-delà de ces différents cris de cœurs, le jeudi 16 mars 2017, une délégation officielle s’était rendue sur le site pour, disait-on, lancer l’étude de faisabilité relatives à la fermeture de la décharge. Cette délégation composée de représentants de l’Assemblée nationale, du gouvernement, du gouvernorat de la ville de Conakry et de la délégation spéciale de Ratoma, était accompagnée par Ossi Jevenen, coordinateur de la société DARANOVA et PDG du cabinet de consultation WASDA, en charge des projets et programmes de la Finlande en Guinée et en Afrique de l’Ouest qui devait entamer les travaux de sondage qui vont démarrer sur le site.

Des travaux qui devaient ensuite permettre aux experts de déterminer entre autres la quantité du gaz avant de proposer le type de machines à déployer pour sa transformation en électricité. Et, c’est lors de cette visite que les sages de la zone ont souhaité que les engagements pris soient effectivement respectés par les parties, et que les travaux soient effectués dans un bref délai ; estimant que la fermeture de la décharge serait un ouf de soulagement pour les populations de Conakry en général et les riverains en particulier.

Alors qu’on annonçait que  le financement de l’étude de faisabilité du projet était bouclé et assuré par la société WASDA, le gouvernement n’a pas chercher à comprendre pourquoi les travaux n’ont pas eu lieu. Entre le 16 mars 2017 et le 22 août 2017, jour du drame, la décharge avait continuer à recevoir  les déchets de Conakry, dont la production quotidienne des quelque deux millions et demi de personnes qui y résident est estimée à 2 000 tonnes. Les autorités n’ont jamais songé stopper ce déchargement à ciel ouvert au cœur de la ville. Dans la foulée de cet envahissement, un éboulement qui s’est produit suite à des fortes pluies fait au moins neuf morts et plusieurs blessés.

                                                                           Gestion catastrophique de l’éboulement

Les riverains en total insécurité sur la décharge. Un mouvement de foule qui pouvait être fatale

Annoncé par les médias dans les environs de 11 heures, ce sont les populations locales qui ont été les véritables secouristes. Avec des moyens rudimentaires, ils ont réussi à faire évacuer certains blessés et extraire des décombres la plupart des corps. C’est seulement trois heures après le drame qu’une machine du génie militaire est arrivée sur les lieux pour aider à rechercher dans les décombres des corps et éventuellement des survivants. Une aide qui n’a finalement pas apporté grande chose, puisque le gros du bulot était déjà fait. Alors qu’en pareille catastrophe normalement ce sont les secouristes des services de sécurité (police et gendarmerie), les sapeurs-pompiers, et les volontaires de la Croix-Rouge qui devaient être sur les lieux dès l’annonce du drame. Bien qu’ils soient venus en retard, ces agents de l’État n’ont pas été professionnels. La zone du sinistre est restée non-sécurisée. Les riverains et les curieux fortement mobilisés se sont rendus rapidement sur les lieux. Certains sont allés jusqu’à monter sur la montagne d’ordures formée au fil des décennies d’activité de la décharge, avec d’énormes risques sécuritaires. Une attitude qui pouvait occasionner une nouvelle catastrophe avec des victimes supplémentaires  si les immondices avaient cédé sous leur poids. Heureusement, on n’est pas arrivés là !     Arrivé sur le lieu du drame,  le président Alpha Condé n’a donné aucune instruction quant à la démarche à suivre. Pourtant dans un pays normal, quand ce genre d’événements malheureux se produit, une cellule de crise est immédiatement mise en place, la zone quadrillée et des enquêtes ouvertes. Pourtant, à Dar-es-Salam, il y a bien de la matière à enquêter en tentant d’éclaircir certaines zones d’ombres.

Qu’est ce qui est à l’origine de cet éboulement ? Pourquoi cela est arriver ce jour ? Et après la tragédie qu’est ce qui s’est passé sur les lieux… Autant de questions qui devraient être posées pour avoir leurs réponses !

Paradoxalement, en ce XXIème, nos gouvernants continuent à lier leurs échecs à la volonté divine. C’est derrière cette résignation qu’ils cachent leurs incompétences et irresponsabilité pour continuer d’endormir les citoyens.

Les gestes forts qui ont marqué et qui prouvent qu’Alpha Condé est plus préoccupé par son image à l’international qu’en Guinée

Cette petite fillette est la septième victime de l’éboulement extrait par les riverains

Les Guinéens se sont habitués aux spectacles et randonnées du président Alpha Condé quand il s’agit d’un autre pays. Mais quand il s’agit de la Guinée, dont il est le premier responsable, il s’en moque impunément. L’on se rappelle de plusieurs cas comme celui de Zogota qui est sans doute le plus emblématique. La preuve, après l’inondation en Sierra-Leone voisine il y a quelques jours, Alpha Condé est allé vite sur les lieux pour annoncer avoir offert 200 tonnes de riz et 100 000 dollars aux sinistrés. C’est la même somme de 100 000 dollars qu’il a donnée au Burkina Faso victime d’une sanglante attaque terroriste le jour suivant. Les victimes de Dar-es-Salam, elles, n’ont reçu que 60 millions francs guinéens, un peu plus de 6 000 dollars.

Ce que devait être la réaction d’un président « normal » ou d’un gouvernant « responsable »

  • Sur le lieu du drame, une déclaration forte venant de lui pouvait réconforter les familles des victimes. Mais en lieu et place d’un message réconfortant, c’est un président menaçant qui s’est confié aux journalistes.
  • Il devrait limoger les personnes ayant failli à leur responsabilité d’assainir la ville de Conakry et leur demander des comptes sur cette tragédie. Hélas, c’est plutôt de la diversion qu’il a préférée offrir aux Guinéens en procédant à un mini remaniement ministériel le soir même et un autre le lendemain, qui n’ont rien à voir avec le drame. Une pire diversion.
  • Annoncer un deuil national et profiter de la triste occasion pour se recueillir sur la mémoire des pauvres victimes.
  • Prendre des nouvelles mesures pour empêcher que de nouveaux drames de ce genre ne se reproduisent.

À la place de tout cela, le président Alpha Condé a choisi d’aller au Burkina Faso pour participer aux obsèques de Salifou Diallo, pendant qu’une dizaine de Guinéens venaient de rendre leur dernier souffle dans ce pays où le changement promis peine à se faire sentir par les citoyens.


Journée internationale de la Jeunesse : « Un pêcheur, un gilet » Moustapha Naité a-t-il compris la leçon ?

 

Journée internationale de la jeunesse
Ministre de la jeunesse

Le samedi 12 août 2017, l’humanité  a célébré le 17e  anniversaire de la journée internationale de la jeunesse  sous le thème « jeunes édifient la paix ».

En Guinée, comme à la précédente, c’est la Blue zone de Kaloum qui avait servi de cadre à la célébration de cette journée initiée par les Nations Unis, il y a 17 ans. Si en 2016, le chef de l’Etat Professeur Alpha Condé avait présidé la cérémonie avec beaucoup de tintamarre, cette fois-ci c’est le Premier ministre Mamady Youla qui était face aux jeunes avec une faible mobilisation.

Contrairement à 2016, où on pouvait voir des affiches un peu partout annonçant l’initiative « un tailleur, une machine » qui consistait à mettre  à la disposition de certains tailleurs  des machines à coudre, une initiative qui avait suscité la création du hashtag #UnTailleurUneMachine, inondant les médias sociaux , avec des critiques très acerbes rappelant les nombreuses promesses tenues par le président Alpha Condé et son gouvernement depuis leur avènement au pouvoir en 2010.

Exaspérer par les promesses non tenues de leurs dirigeants, les guinéens deviennent de plus virulent et exigeant envers leurs gouvernants . Il y a moins de trois mois, les étudiants guinéens « affrontaient » le président Alpha Condé au palais du peuple pour réclamer des tablettes  promisses lors de la campagne présidentielle de 2015.

 

Tirant les leçons de ces évènements précédents, Moustapha Naité a certainement eu peur cette fois ci d’attirer la foudre des internautes guinéens en étant  très prudent. Pourtant c, il avait la possibilité encore d’excéder dans ses effets d’annonces.  L’an passé, le « poisson » était aussi gros et peut être vendable pour le ministre de la jeunesse. Car, pour cette 17 eme célébration, son département a fait un don de gilets et des moteurs hors bords aux pêcheurs.

 

Gilet et moteur hors bord offert au pêcheur

 

Au moment des remises de ces objets aux bénéficiaires plusieurs commentaires se faisaient entendre au sein du public présent. Certains ont estimé que le ministère devrait plutôt s’atteler à former les jeunes et les rendre  autonome, et d’autres d’ailleurs disaient que n’eut été le tôlé qu’avait suscité son « projet » un tailleur, une machine, Moustapha Naité allait cette  encore faire des tintamarres autour de cette remise de quelques gilets et moteurs hors bords aux pêcheurs. Ils vont jusqu’à choisir un slogan que le ministre pourrait utiliser pour cette initiative, qu’il prénommerait « Un pêcheur, un gilet ».

Les pouvoirs publics ont compris  que les citoyens deviennent de plus en plus exigeants et tous les actes posés doivent être réfléchis par deux fois avant d’être mis en exécution.

 


Une course pour la survie !

Oui, c’est du moins ce qu’on peut dire après mon échappée belle dans une course-poursuite avec des coupeurs de route sur la route de Boffa.

Alors que je revenais d’un reportage dans la ville de Kamsar, une cité d’alumine située à un peu plus de 250 km au nord de Conakry, secouée par des violentes manifestations contre les délestages dans les journées du 08 et du 09 juin 2017. Cette manifestation qui a occasionné la mort d’un jeune élève en classe de 5ème année, a été émaillée de destructions de plusieurs édifices publics de la petite ville. Le commissariat de police de la localité a été mis à sac, des voitures et des motos incendiées. Le siège de la mairie aussi n’a pas été épargné par la colère des habitants de Kamsar. Au lendemain de cette grogne sociale, la ville industrielle était sur le qui-vive. Pour ramener le calme, des renforts (policiers et gendarmes) sont venus de la capitale Conakry pour tenter de contenir le mouvement.

Accompagné par le directeur de la Police nationale, Bangaly Kourouma, le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, le Général Bourema Condé, a rencontré les populations de la localité, les sociétés minières évoluant dans la zone et les autorités locales pour comprendre leurs versions et transmettre, selon lui ses propres termes, le message du gouvernement à la population locale.

La journée a été longue et tumultueuse. D’abord, avec les citoyens qui réclamaient l’électricité dans cette ville industrielle à deux visages. D’un côté, la cité industrielle habitée par les expatriés et cadres travaillant pour les différentes sociétés minières, qui vivent une vie « ostentatoire ». De l’autre côté, les populations locales habitant la périphérie qui tirent le diable par la queue. C’est d’ailleurs de Kamsar dit village que les émeutes sont parties lorsque des citoyens sont sortis pour réclamer de l’électricité.

Après sa rencontre avec les populations, le ministre Condé et sa suite se sont rendus à la mosquée pour la prière mortuaire du jeune Mohamed Conté, tué par balle la veille pendant les manifestations. La journée s’est poursuivie par la rencontre avec les représentants des sociétés minières.

Au revoir Kamsar, Conakry en ligne de mire !

Il était 18h30. Le soleil s’apprêtait à disparaître derrière l’Océan atlantique. Et moi, je devais quitter Kamsar pour rentrer dans capitale, Conakry. Je bouge après avoir dit au-revoir à notre correspondant régional et, d’autres confrères des presses publique et privée évoluant dans la zone. Après avoir fait le plein de carburant dans le réservoir de ma moto, j’entame les 255 km qui me sépare de Conakry avec l’idée d’être dans la capitale quatre à cinq-heures après. Trente minutes après mon départ, j’arrive à Kolabougni, une petite « ville carrefour » qui partage les destinations Kamsar-Boké-Boffa. Naturellement, j’opte pour la destination Boffa, puisque c’est de celle-là, Conakry m’ouvrira ses portes.

Après plus d’une heure de course, me voici dans la ville de Boffa. Et il est 20h15′, je dois continuer sur Conakry. Après avoir boosté le carburant dans mon réservoir, j’entame les 155 km devant moi, a l’idée d’être dans la capitale dans trois à quatre heures. Mais c’était sans connaître ce qui m’attendait un peu plus devant sur le pont de Fatala.

Rouler pour survivre ou traîner et signer ma mort certaine

Plus tard dans la nuit, deux choix se présentent à moi à mon arrivée à quelques encablures du fameux pont, où je vois une voiture Nissan de couleur blanche bondir devant juste après le passage d’un camion. Alors qu’ils étaient garés près du pont, les occupants du véhicule me essaient de me barrer la route ; avec des menaces. « Arrête-toi, arrêtez, arrêtez…», m’ordonne une voix. C’est bien en ce moment que je devais faire le choix. Oui, faire le choix entre obéir à leur ordre et m’arrêter — ce qui aurait pu être mon dernier instant de la vie, parce que dans la plupart des cas en Guinée, les coupeurs de route dépouillent non seulement leurs victimes mais aussi leur ôtent ce qu’ils ont de plus précieux : la VIE — ou prendre le courage et continuer mon chemin, avec à la clé si je réussis à les échapper ma SURVIE et la protection de mes biens à commencer par ma moto.

Mon choix est vite fait. Je dribble le véhicule à gauche et la course-poursuite commence. Les assaillants décidés à me choper accélèrent. Mais c’était sans connaître ma décision spontanée de ne pas me laisser faire devant cet imprévu. Je rétrograde la vitesse de la moto et décide de m’échapper. J’engage la deuxième, puis la troisième ensuite la quatrième et enfin la cinquième vitesse. Au fur et à mesure que je tentais de m’éloignais, les assaillants faisaient, eux aussi, l’effort de me rattraper. Et moi, j’avais plus un seul espoir de survivre. Mais j’avais déjà pris la décision de mourir de l’excès de vitesse que d’être rattrapé par des malfrats incrédules. Surtout à être décisif sur cet instant qui s’opposait à moi. Le défi était énorme, mais il fallait forcément le surmonter.

Après quelques kilomètres, j’arrive dans un petit village. Faut-il s’arrêter ou continuer ? Je n’avais qu’un seul choix : continuer ! parce que je voyais encore la silhouette des bandits venir derrière moi. J’aperçois deux autres personnes. L’une bien habillée et assise sur un tronc d’arbre et l’autre au bord de la route chemise déboulonnée et arme au poing. Ici également, je prends la décision de continuer, puisque mes « concurrents » de la course-poursuite étaient toujours à ma trousse. D’ailleurs, cette « alternative » ne me rassurait pas parce que souvent il y a un lien de complicité qui existe entre les deux groupes dans ce genre de situation. Je continue ma course avec la même allure.

Arrivé à un barrage, j’ai fait juste remarquer aux agents qu’un véhicule suspect de couleur blanche était à ma trousse. Le signalement fait, je continue ma course jusqu’à Tanéné dans la préfecture de Dubreka. Je suis sauvé. Quel soulagement ! Je retiens mon souffle, appelle mon patron pour lui raconter ce que je venais de rencontrer. Il est heureux que je sois sorti indemne et me conseille d’être très prudent pour le reste du trajet. Quelques instants après mon coup de fil, je décide de continuer mon périple. J’arrive à Conakry, à 22h30 comme prévu. Mais je dirais que l’intensité de la course à rétrécir la distance, et moi, je me réjouis d’avoir gagné sur les forces du mal.

J’ai choisi de rouler pour me tirer car j’aime la vie, mais si la deuxième option s’imposait à moi, je l’accepterai certes car ce serait mon destin, mais, je me battrai jusqu’à la dernière goutte de mon sang et mourir dignement, c’est-à-dire partir avec l’honneur.

De cette course pour la survie, j’ai compris également que le seul sauveur est Dieu, le miséricordieux. Et les bénédictions de mes parents (papa et maman) ont été sans doute des piliers indispensables.

NB : Depuis cette mésaventure, je ne savais pas par où commencer pour rédiger ce billet. Mais sorti de nouveau de Conakry, j’ai eu la force de partager avec vous, lecteurs de ce blog, à partir de ma chambre d’hôtel à Kindia, « la capitale des agrumes », ce moment de tourmente vécue.

J’ose espérer que les responsables de la sécurité étudieront ma suggestion de poster des agents au niveau de ce pont aussi stratégique que dangereux. En tout cas, la sécurité des usagés en dépend !


Insulte aux étudiants et à leurs parents : Alpha Condé doit des excuses au peuple de Guinée

C’est désormais devenu une habitude pour le président de la République, président de l’Union Africaine, son excellence Elhadj professeur Alpha Condé. A la moindre occasion, il trouve moyen de se défouler sur le guinéen. Que tu sois vieux (sage), femme ou jeune, Alpha Condé ne manque pas l’occasion pour déverser sa colère sur toi. Qu’elle soit saine ou non, le président ne prend jamais la hauteur pour éviter de ridiculiser son visa à vis ou lui-même se faire ridiculiser.

Ce fut le cas, ce jeudi 01 juin 2017, à l’ occasion du lancement du forum de l’étudiant Guinéen. Aussitôt entrée dans la salle, le président Alpha Condé a été accueilli par des cris ‘’Tablette, tablette, tablette…). Un cri de cœur qui n’a pas été du gout du premier magistrat de la République.

Aussitôt assis dans son fauteuil, le président appelle le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Abdoulaye Yéro Baldé. Pendant tous les quatre appels, il parait comme une personne qui donne des instructions fermes.

Après les différents discours, Alpha Condé prends son micro et fait des sauts de ‘’gorille’’. Il répète ‘’Tablette, tablette, tablette ‘’ et ensuite annonce « la suspension jusqu’à nouvel ordre » de la remise des tablettes qu’il avait promises pendant la campagne électorale.

Très en colère, il se défoule sur les étudiants « j’ai décidé de dire au ministre de l’enseignement supérieur, on suspend les tablettes jusqu’à nouvel ordre. Vous êtes indignes ; mais, on va vous obliger à vous redresser ».

Poursuivant son intervention, le président, en véritable revanchard, fait la fête aux jeunes qui n’ont fait que lui réclamer la tenue de sa promesse. Pourtant, on dit bien que « la promesse est une dette » !

Un président de la République ne devrait pas dire ça !

Aujourd’hui, des milliers de Guinéens s’interrogent sur les raisons qui ont poussé le professeur Alpha Condé à s’emporter devant une juste réclamation de « la dette » que personne ne l’avait obligé de prendre lors de sa campagne électorale.

« Un président ne devrait pas dire ça ! », c’est la remarque la plus partagée de la journée d’hier, lendemain de cette sortie pour le moins humiliante du premier magistrat du pays. Au lendemain de cet affrontement verbal entre le président de la République et ceux qui devraient être ses petits fils (sur le plan de l’âge), les citoyens estiment que le professeur Alpha Condé n’a pas eu le langage d’un chef, surtout pas d’un père… Il s’est humilié (et toute la nation avec) en échangeant des mots peu respectueux avec les élèves et étudiants de la Guinée.

Il est vrai que le président guinéen s’est habitué à délivrer des messages inamicaux et offensants pour ne pas écrire injurieux. Et, il imaginait sans doute qu’il n’avait qu’une mise en garde à faire pour qu’il soit craint et dicte sa volonté. Mais, c’était compter sans la détermination des jeunes qui savent surtout que la loi, le droit et le bon sens sont de leur côté : la promesse est une dette !

Sinon, auparavant, le président Alpha Condé avait fait parler de lui en adressant des paroles offensantes à d’autres composantes de la nation qu’il semble décevoir chaque jour plus que la veille…

28 mai 2016 : Alpha Condé et la communauté malinké

A titre de rappel, le 28 mai 2016, ces propos sur la communauté mandingue avaient fait l’objet de plusieurs interprétations. C’est d’ailleurs suite à cela qu’il y a eu la fameuse lettre des trois députés malinkés contre le président de la République.

Même si les négociations ont permis de ramener le doyen et très populaire député uninominal de Siguiri, les deux autres ont, depuis, consommé la rupture.

Après être allé renégocier son retour, Dr. Ousmane Kaba avait finalement définitivement quitté le navire RPG arc-en-ciel pour une aventure solitaire.

De son côté, Mamady Diawara (Yaourt) du PTS n’a jamais voulu se mettre à plat ventre devant Alpha Condé. D’ailleurs, il continue d’assumer la lettre et n’a jamais renié sa signature.

Alpha Condé contre la presse indépendante et les ONG internationale, contre les femmes de Bonfi, les opposants…

C’est à l’occasion d’une conférence de presse, animée le 15 mai 2016, que le président Alpha Condé a été interrogé sur les révélations de corruption où son fils unique et conseiller était nommément cité. N’ayant visiblement pas de réponse aux questions des journalistes, qui citaient le rapport d’une ONG britannique qui avait enquêté sur l’acquisition des concessions par sable mining, Alpha Condé s’est emporté…

Le 15 décembre 2016, il était face aux femmes de Bonfi qui ont eu le tort de lui demander des places dans un supermarché à elles attribué.

Et, bien avant, le chef de l’Etat avait qualifié ses opposants de chiens… Qui n’a jamais été attaqué par celui qu’un opposant avait désigné « le petit roi » ?

Le mercredi 31 mai 2017, la veille de sa rencontre la plus humiliante de sa gouvernance, le professeur-président remontait la bretelle aux imams. Il avait commencé par démentir le secrétaire général chargé des affaires religieuses puisque ce dernier s’est autorisé à dire que l’islam se porte bien. Pour Alpha Condé, puisqu’il y a des imams qui ne lui satisfassent pas, on ne peut pas se réjouir de la pratique de l’islam dans sa Guinée !

Ce n’est donc pas pour rien que les Guinéens, dans leur écrasante majorité ont applaudi les jeunes élèves et étudiants qui ont tenu tête à ce président qui se plait à humilier et insulter. « Vous voulez impressionner qui ? », demandait Alpha Condé, « Vous », répondaient les jeunes à très haute voix et en faisant du bruit. Un bon moment de défiance qui a totalement perturbé le discours d’Alpha Condé, complètement abattu par des contestations qu’il était loin d’imaginer l’attendre dans cette rencontre où il devait s’installer comme un grand roi… Qui a dit que chacun a son tour chez le coiffeur ?

En attendant, les Guinéens réclament des excuses !