lecorbeau

Brouillage de la bande 99.7 : la radio Espace FM subit-elle un « sabotage » ?

A suivre ce qu’il se passe avec la bande FM 99.7, on peut s’interroger sur cette interruption subtile qui mérite des réponses claires de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT).


Depuis deux mois, plusieurs auditeurs de la capitale guinéenne constatent que la fréquence de la radio 99.7 est brouillée pendant certaines émissions. Un fait qui devient récurent, sans aucune explication claire de l’ARPT. L’organe de régulation reste évasif et moins convainquant. En tous cas, si l’on s’en tient aux explications du directeur général adjoint Mamy Diaby.

Les professionnels de la communication savent que cette attitude peut être une bataille déloyale pour réduire au silence un adversaire. Plus ça dure, plus les auditeurs s’agacent et zappent. Comme on dit, l’habitude est une seconde nature. Plus les auditeurs sont perturbés dans leur confort d’écoute, plus ils sont amenés à quitter pour d’autres fréquences et finalement, ils s’habituent et oublient celle qui n’offre plus un confort d’écoute. 

Un émetteur, réglé sur la même fréquence et le même type de modulation que celui du récepteur du pays voisin, peut-il aussi être assez puissant pour annuler tout signal reçu ou le perturbé ? Oui, pour quelque temps, avec l’onction de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications. Si le but de cette forme de brouillage est d’empêcher la réception des signaux émis par une tierce radio, elle peut se manifester d’une manière évidente ou subtile.

Brouillage flagrant, brouillage subtil

Le brouillage flagrant se décèle facilement, parce qu’on peut l’entendre au récepteur. Des formes courantes comprennent des bruits aléatoires, tons, musique (souvent déformée) et des sons enregistrés. C’est exactement ce qu’il se passe par moment avec la radio Espace FM.

Le brouillage subtil ne s’entend pas au récepteur. Le poste ne reçoit pas de signal et pourtant, l’opérateur croit que tout est normal. C’est bien le cas de la radio Espace. A en croire certains techniciens de la dite radio, elle émet normalement et aucune interruption n’est constatée au niveau de la station. En tous cas au studio, c’est « ON AIR ». 

Il est connu par tous techniciens que des diffusions en fréquences modulées peuvent être brouillées à l’insu du destinataire, par une simple porteuse non modulée. Si l’on s’en tient à la thèse du directeur général adjoint de l’ARPT, c’est clairement un sabotage que l’on pourrait déduire. En quoi une tierce radio léonaise peut-elle empêcher un confort d’écoute sur une fréquence déjà présente depuis des années dans une zone géographique ? Quelle que soit la puissance de l’émetteur de la dite radio, l’ARPT a les moyens techniques d’empêcher que cela continue immédiatement dès qu’elle reçoit l’alerte de la direction de la radio Espace. 

Un énième sabotage pour les médias guinéens

Ne soyons pas dupes. En réalité, nous sommes dans une concurrence déloyale et même un sabotage d’une radio qui a tort est considéré comme dérangeante, alors qu’elle ne fait que son travail. On se rappel de la suspension du site Guinée Matin. Ceux qui déjà surfent sur ce média en ligne savent que le site était inaccessible dès l’annonce de la suspension sur la Radio Télévision nationale (RTG). Mais paradoxalement, après la levée de la suspension, il a fallu des jours avant que le site ne soit accessible à nouveau sans VPN. 

Avec ce qu’il se passe, il est important de s’interroger réellement : cette radio Léonaise a-t-elle plus le droit d’émettre sur Conakry que sur Espace FM ? Ou bien, c’est simplement un brouilleur radioélectrique muni de plusieurs petites antennes qui est utilisé pour saboter la radio de Lamine Guirassy ? Dites la vérité, et foutez la paix aux entrepreneurs qui font des sacrifices en investissant dans ce bien triste pays aux énormes incertitudes.


Abdoulaye Oumou Sow, Journaliste/ Blogueur


Guinée : Comme dans un jeu de puzzle, Alpha Condé tente de normaliser sa dictature

Au forceps, Alpha Condé a instauré la dictature dans le pays, en s’offrant un troisième mandat hypothétique qui, aujourd’hui, risque de faire sombrer la Guinée dans le précipice. A scruter l’environnement sociopolitique depuis un certain temps, on peut sentir clairement que la République a foutu le camp depuis belle lurette.

A observer les faits et gestes d’Alpha Condé et son entourage sur la Guinée, on a l’impression d’être dans un pays-puzzle. Ce n’est nullement la légitimité des actes qui est adéquate, ni la façon de les mettre en œuvre, encore moins les personnes auxquelles on fait jouer les rôles, mais la subtilité par laquelle Alpha Condé essaie de faire accepter à l’opinion son coup de force. 

Depuis la dernière mascarade, il pose des actes aléatoires qui produiront nécessairement des difficultés aléatoires oscillant entre une facilité extrême pour les citoyens d’accepter les actes posés, mais aussi cerner les traits et les appréhensions de sa base pour résoudre les difficultés fastidieuses qui se présentent pendant cette période transitoire. Car, ce n’est toujours pas facile pour lui de digérer l’humiliation subie ces deux dernières années par les mouvements sociaux qui ont permis à l’opinion de connaître son côté « despote » qu’il cachait sous le masque d’un démocrate.

Attention, on glisse ainsi vers la normalisation de la dictature !

Comme dans les puzzles, les difficultés d’Alpha Condé résident dans le nombre de problèmes qu’il se crée. Dans l’imaginaire collectif, il excelle dans la ruse, toujours pour atteindre ses objectifs. Ne perdons pas de vue que cette transition dictatoriale peut durer plusieurs générations, si nous n’opérons pas un changement radical dans notre façon de combattre la dictature dans notre pays. 

Aujourd’hui, on observe clairement que le régime s’installe et se maintient par la force, qu’il s’agisse de celle de l’armée régulière ou celle de milices citées par plusieurs ONG de défense des droits de l’homme ou d’organisations politico-policières. Aujourd’hui, nous sommes en train de subir le régime d’Alpha Condé sans l’accepter. C’est pourquoi nous devons agir. Oui, agir pour notre pays et pour l’avenir des générations futures.   

En manque de légitimité, Alpha Condé est certain que l’autorité de son régime est discutée. C’est pourquoi il cherche la raison d’être d’un pouvoir, qui le lâche depuis belle lurette. Il invente une rigueur dans des discours qui ne sont considérés que par ceux qui, avec lui, ont fait sombrer le pays dans cette situation d’incertitude permanente. 

L’histoire nous enseigne que les luttes pacifiques peuvent aboutir, même si souvent, les mouvements d’opposition, le gouvernement ou les groupes extrémistes se moquent de leur image publique et s’allient aux usurpateurs pour leur confort personnel. Mais la foi et la persévérance de la majorité silencieuse trouvent le déclic dès qu’elle quitte sa torpeur.   

Abdoulaye Oumou Sow, journaliste, blogueur


Tibou Kamara : le sélectionné naturel des grands malheurs

Tibou Kamara, au-delà du fastidieux destin d’être hier, un serviteur de Conté jusqu’à la chute de son pouvoir, est aujourd’hui un proche collaborateur du pouvoir dictatorial de M.Alpha Condé, qui vit ses derniers instants de gloire. 

Longtemps dans sa cachette, le mercenaire vient de sortir du maquis. Il a compris qu’il ne pouvait plus se cacher derrière des communiqués farfelus qu’il sortait de sa cagoule pour distiller dans la presse au nom d’une soi-disant cellule de communication du RPG. La « ruse » du petit hibou est en train de se fondre comme un château de sable. A malin, malin et demi. 


Fait du hasard ou réalité historique ? Il est clair que si nous regardons dans le rétroviseur l’histoire récente de notre pays, on dira clairement que Tibou Kamara est un oiseau de mauvaise augure.  

Un régime dans la tourmente, un cycle de violences inédit

Depuis son retour d’exil suivi de sa nomination, le régime vit dans la tourmente, rencontre des difficultés et peine à asseoir son autorité. Le système est secoué par des manifestations politiques et des contestations sociales ininterrompues, avec un cycle de violences inédit depuis quelques années. Cela parait bien banal, mais il ne faut pas ignorer la présence du poisseux dans les sillages. 

“Quiconque est capable de mentir est indigne d’être compté au nombre des hommes, et quiconque ne sait pas se taire est indigne de gouverner.”

Au-delà des contradictions, qui ont jalonné le parcours aussi misérable de l’homme, il faut bien évidemment reconnaître qu’il fait partie de la catégorie dont De Fénelon citait dans les aventures de Télémaque : “Quiconque est capable de mentir est indigne d’être compté au nombre des hommes, et quiconque ne sait pas se taire est indigne de gouverner.” Il faut reconnaître à l’homme ses qualités d’autodidacte, qui lui ont permis de vivre du mercenariat de la plume, mais l’incapacité d’obtenir le baccalauréat, a fortiori un diplôme universitaire, attise en lui un complexe permanent d’infériorité qui le pousse à s’attaquer aux personnes respectables, comme les patriotes du FNDC.

« Nous avons une conception réelle du citoyen »


Tibou Kamara a ainsi toujours cru qu’il pouvait manipuler des jeunes patriotes avec des promesses farfelues. Il pousse son indignité jusqu’à croire que la réussite dans la vie d’un homme dépend de l’étendue de sa richesse.  Monsieur, tu te trompes d’époque. Car, en face, tu as des jeunes qui ont des parcours édifiants avec leurs organisations au sein de la société civile (ou ailleurs). Ils mènent des activités au compte et pour les citoyens, sans forcément penser à ce que cela pourrait rapporter comme gain pour eux et pour leurs proches. Les exemples foisonnent partout. Il suffit juste de questionner l’histoire très récente de notre pays pour comprendre. Nous avons une conception réelle du citoyen.  Celle d’être au service des autres.

Mais hélas, la haine du petit hibou bout dans son cœur. Son indignité lui pousse à rependre ce qu’il ressent. Car, aujourd’hui, il est conscient qu’avec la lutte du FNDC, une nouvelle conscience citoyenne est née. Par conséquent, les inconséquents comme lui seront dans la poubelle de l’histoire, bientôt. Le tribunal de l’histoire a déjà ouvert son audience. Vos turpitudes sont documentées et archivées. 

Quand nous remontons un peu quelques années en arrière, on comprendra aisément que tu as été une mauvaise pioche pour ce régime. Ton histoire personnelle démontre que ta poisse pousse les pouvoirs à une chute fracassante. Alpha Condé fera mieux de s’éloigner de toi, afin de réduire l’ampleur de la honte qui couvrira la chute de son régime de l’abîme.

« C’est la fin du règne pour le régime Condé. Les malheurs se sont succédés comme une punition divine. »

Il est connu de tous. Cellou Dalein Diallo s’en souviendra aussi longtemps que cela est possible. Son plus grand péché a été de trouver un décret pour le symbole des malheurs dans son gouvernement de 24h. Avec le gouvernement Souaré, il n’a fait que 7 mois, la mort avait frappé Lansana Conté. Dadis est venu. Sa mésaventure a commencé quand il a approché Tibou Kamara. Quatre mois après, une balle mortelle a failli l’emporter, mais sa présidence n’a pas survécu. Avec le Général Sekouba, c’était des ennuis et des humiliations jusqu’à la fin de la transition. Ce dernier, d’ailleurs, révèle aujourd’hui au monde ton degré de malhonnêteté, d’avidité et d’ingratitude. La présence de Tibou Kamara dans un palais ne le laisse jamais sans tempête ou tourmente. Aujourd’hui, c’est l’homme des intrigues et des coups bas. Il livre la guerre à tout le monde dans l’entourage présidentiel. 

C’est la fin du règne pour le régime Condé. Les malheurs se sont succédés comme une punition divine. Et aujourd’hui, il est bien évidemment en chute libre. Enfin, disons-le, tu es le sélectionné naturel des grands malheurs. Le mal te cherche, te trouve toujours, et détruit tout autour de toi. 
Enfin, le FNDC ne répondra plus à un poisseux serviteur des régimes comateux.

Abdoulaye Oumou Sow Journaliste/Blogueur Responsable communication du FNDC


Barème de solde militaire : Des sacs de riz et des millions pour réprimer les citoyens et protéger un ‘’dictateur’’ ? (enquêtes)

Les disparités des statuts pécuniaires découlent de la multiplicité des statuts administratifs admis par la constitution pour tenir compte des particularités de certains services publics.


Depuis des années maintenant, l’armée guinéenne a tendance d’être au service d’un homme, elle réprime sa population dans le sang et protèges les dignitaires du pouvoir. Dans cet environnement où l’ensemble des couches socioprofessionnelles végètent dans la misère, nos frères et sœurs de la grande muette ne tirent pas également leur épingle du jeu.


Pour avoir, peut-être, dirigé une transition ayant abouti à l’élection d’un civil à la tête de la nation, le général Sékouba Konaté, avec son grade de général d’armée, serait aujourd’hui le plus haut gradé de l’armée guinéenne.


Au total, ils seraient 30 aujourd’hui à porter le grade de Général. Un (1) général d’armée, trois (3) généraux de corps d’armée, cinq (05) généraux de division et les autres portent majoritairement des grades de général de brigade. Ils sont essentiellement en service à l’Etat-major de l’armée de terre, à la marine, au haut commandement de la gendarmerie nationale et à la direction de la justice militaire.


Est-il aujourd’hui possible d’entrevoir un lien mystique qui devrait unir un peuple et son armée ? Pas si facile à répondre, car on observe un refus de la grande muette de chercher dans sa mémoire les éléments factuels, réels qui transcendent les différences et elle-même. Ce qui lui permettra d’avoir un sentiment national au lieu de protéger les dictateurs contre le peuple.


Fustel de Coulanges disait dans son livre ‘’La Cité antique’’ : « L’Etat social et politique d’une nation est toujours en rapport avec la nature et la composition de ses armées». C’est exactement ce que nous vivons aujourd’hui. Notre armée est la moins lotie de la sous-région. Notre peuple partage les mêmes quotidiens avec elle.


Ailleurs, on observe que l’institution militaire est un élément intégrant du processus de développement politique et social. Mais, il faut comprendre l’attitude de la nôtre, qui est en manque de réputation et de statut social du métier. C’est pourquoi, elle reste encore à la périphérie des citoyens qu’elle est supposée défendre.


La solde des militaires guinéens et ses accessoires.

Dans un pays où le barème de solde militaire monte au gré des envies des tenanciers du pouvoir, on ne peut qu’avoir une armée à sa solde.


Depuis le 16 mars 2020, par le décret N D/2020/069/PRG/SGG du 16 mars 2020, on fait miroiter une hausse de solde militaire pour avoir une main mise sur l’armée, à la veille de la mascarade du 22 mars 2020 et certainement dans la logique de la confiscation du pouvoir d’Etat en cette année électorale.


Désormais, l’unique général d’armée qui est l’ancien président de la transition avec un indice salarial de 28 339, doit prendre 7 113 089 GNF et 10 sacs de riz (pour 485.000 GNF). Les généraux de corps d’armée avec un indice de 22 810 prendront 5 725 310 GNF et 10 sacs de riz (pour 485.000 GNF). Les généraux de division eux sont subdivisés en trois groupes. Ceux exceptionnels, avec un
indice de 21 427, reçoivent 5 378 177. Ceux qui ont fait 2 ans de grade ou 30 ans de service avant 2 ans de grade et un indice de 17 971, prennent 4 510 721 GNF. Ainsi les autres officiers, la solde et les accessoires varient, selon l’indice.


Si les colonels ont une solde qui varie entre un indice 14 861 à 12 326 pour une solde qui varie entre 3 730 111 GNF à 3 093 826 GNF et 08 sacs de riz (pour 388 000 GNF), les lieutenants colonels eux ont un indice 12 240 à 11 549, pour une solde 3 072 240 GNF à 2 898 799 GNF et 08 sacs de riz (pour 388 000 GNF).


Les commandants se retrouvent avec un indice de 10 858 à 9475 pour un salaire de 2 725 358 GNF à 2 378 225 GNF et 06 sac de riz (pour 291 000 GNF), les capitaines eux se retrouvent dans l’indice de 9331 à 7 402 pour un intervalle salarial de 2 342 081 à 1 857 902 et 05 sac de riz (pour 242 500 GNF).


Les lieutenants avec l’indice 7 258 à 7 027 prennent entre 1 821 758 GNF à 1 763 777 GNF et 04 sacs de riz pour une prime de 194 000 GNF. Quant aux sous-lieutenants qui sont dans l’indice de 6 912 à 6768, la solde est dans l’intervalle de 1 734 912 GNF à 1 698 768 GNF et 04 sacs de riz (pour 194 000 GNF, le prix soustrait de la solde).


Pour le grade d’aspirant, l’indice est de 6 710 à 6 624 pour une solde variante entre 1 684 210 GNF à 1 662 624 GNF. Si les officiers sont contraints à accepter cette vie misérable, les sous-officiers
devront juste constater le fait d’être mal rémunérés, voilà pourquoi le pouvoir utilise cela pour réprimer les manifestations populaires et éliminer les voix discordantes dans le pays.


Ainsi, les sous-officiers de l’échelle 4 à l’échelle 2 se retrouvent entre un indice de 6797 à 5 011 avec une solde qui flotte entre 1 706 047 GNF à 1 257 761GNF. Quant aux militaires du rang de l’échelle 4 à l’échelle 2, entre un indice de 5 875 à 2 045 se retrouvent dans la fourchette de 1 474 625 GNF à 513 295 GNF.


C’est bien évident, les indemnités de risque aujourd’hui que reçoivent les navigants et les sédentaires de notre armée est juste dérisoire avec le train de vie du Guinéen aujourd’hui.
Au niveau de l’armée de l’air, les officiers navigants perçoivent 50 000 GNF et les sédentaires 45 000 GNF, les sous-officiers navigants 45 000 GNF et sédentaires 40 000 GNF et les militaires du rang 40 000 GNF pour les navigant et 35 000 GNF sédentaires.


Les mêmes indemnités sont valables au niveau de la marine nationale, l’armée de terre et la gendarmerie, mais aussi au niveau des troupes aéroportées qui exceptionnellement n’auraient que des troupes navigantes.


A l’armée, comme dans la vie civile, la misère est la chose la mieux partagée. Pour mieux comprendre cela, livrons les indemnités des charges militaires. Les officiers perçoivent 65 000 GNF, les sous-officiers 60 000 GNF, militaires de rang 55 000 GNF. Et pour mieux comprendre la paupérisation aujourd’hui, le ministère d’Etat auprès du président de la République chargé de la Défense nationale donne aujourd’hui une indemnité de cherté de vie de 25 000 GNF.


Après 10 ans de gouvernance, le pouvoir d’Alpha Condé a été incapable d’offrir des casernes dignes à l’armée, mais se limite plutôt à donner une indemnité de logement de 95 000 GNF. Et nous savons tous aujourd’hui le coût du logement dans notre pays.


Tenez-vous bien, l’allocation familiale s’élève à 2000 GNF, la prime globale d’alimentation de 20 000 GNF et les primes de transport à 175 000 GNF.


Enfin, il est évident aujourd’hui que les réformes annoncées dans les différents secteurs, comme dans notre armée, restent un mirage. Dans son programme de gouvernance 2015-2020, il avait pris onze (11) promesses pour les secteurs de la défense et de la sécurité.


Mais hélas, aucune presque n’a été réalisée. Même si nous savons qu’Alpha Condé a toujours clamé « qu’en Guinée, plus le mensonge est gros, plus on y croit ».


Comprenons aisément que cela doit être enfin stoppé par toutes les couches socio-professionnelles.


Abdoulaye Oumou SOW, Journaliste /Blogueur


100 Jours dans les geôles d’Alpha Condé : Foniké tiens BON, SOLDAT Jeune de Guinée, Débout pour la patrie

 Je n’étais pas censé t’écrire cette lettre camarade. Ça, tu sais bien que je suis conscient que ce n’est pas la prison qui diminuera ta détermination, ni ta soif de liberté, de justice pour le peuple martyr de Guinée. Mais plutôt à travers cette note, je voudrais m’adresser à la jeunesse guinéenne pour témoigner de notre désintérêt dans cette lutte citoyenne que nous menons au prix du sacrifice ultime, afin de rendre justice et la dignité du peuple confisquée par un clan mafieux sans vergogne. Je t’écris pour rappeler nos traversées dans les confins du Sud de la Guinée pour installer et valider les antennes du Front National pour la défense de la Constitution (FNDC) dans la région de la Guinée forestière.

« On peut tuer le révolutionnaire, mais jamais la révolution ». Oui, je me rappelle bien cette phrase que tu me prononçais à chaque fois que nous tombions dans les bourbiers de la forêt. Tu me disais : « Oumou, c’est pour la République, c’est bien pour la patrie, aucun sacrifice n’est de trop ».

Pendant plus d’une semaine, nous avons traversé les villes de Lola, Yomou, Beyla, N’Zérékoré, Macenta, Guéckedou, Kissidougou et Faranah pour valider les antennes du Front National pour la défense de la Constitution (FNDC). Souvent, nous avons fait des nuits dans notre véhicule, dormi à des stations-service pour repartir le lendemain. La traversée n’a pas été facile en période hivernale. Mais, l’état-même de nos routes nous encourageaient à continuer le chemin, pas parce qu’il était bon ; mais, parce que nous apprenions à nos dépens que les 9 ans de gouvernance n’ont pas apporté grand-chose à nos populations de la Guinée profonde. Chaque ville, district ou sous-préfecture que nous traversions, les habitants nous témoignaient du désespoir qu’ils éprouvent de la gouvernance actuelle.

J’avoue que cela n’a pas été facile pour nous ; mais, nous avons éprouvé à chaque moment l’envie de continuer et d’écouter le maximum de personnes possibles.

Bientôt, un an depuis ce périple difficile, mais plein de découvertes des réalités que vivent les populations de la Guinée profonde. A nos dépens, nous avions rencontré des populations dans la détresse qui abandonnent les plantations d’hévéa dans la zone de Yomou, simplement parce que l’Etat avait décidé de rendre pauvres les citoyens de la zone, en sabotant le prix du caoutchouc pendant cette saison-là. Nous avions écouté des planteurs qui étaient dans le regret d’avoir détruit leurs champs de café au profit de la culture d’hévéa, parce que le gouvernement avait vendu le rêve de gains dans la culture du dernier par rapport au premier. Des planteurs qui ne savaient plus ce qu’il fallait faire maintenant, obligés qu’ils sont d’abandonner les champs dont l’entretien coûte de plus en plus cher.

Aujourd’hui, des champs de café ont été abandonnés et les espoirs de milliers de planteurs dans la zone sont dissipés. Cet épisode n’est qu’une partie des souffrances des populations de notre pays. Notre pédagogie a été toujours d’expliquer aux citoyens qu’il est de leur responsabilité d’être plus exigeants vis-à-vis de nos gouvernants ; car, de toutes les façons, chacun d’entre nous contribue dans les caisses de l’Etat en payant l’impôt pour faire vivre nos gouvernants. Donc, nous devons être plus exigeants en obligeant à ces derniers la redevabilité.

Cher ami et camarade de lutte citoyenne,

Cette lutte, nous la menons parce que nous avons prêté serment de servir la République, même au prix du sacrifice ultime pour défendre nos acquis démocratiques, pour le bien de la patrie. C’est pourquoi, malgré les intimidations, les emprisonnements, rien ne peut ébranler notre détermination à continuer ce combat citoyen pour le bien de la République.

Cher camarade,

Je répète cette citation de l’artiste Jean Louis Barrault qui rappelait aux opprimés la poursuite de la lutte pour la démocratie et la justice : « La dictature, c’est ferme ta gueule ; la démocratie, c’est cause toujours ». Et, voilà que tu apprends à tes dépens que nous sommes en pleine dictature, pour avoir simplement demandé la libération des citoyens injustement arrêtés et incarcérés dans les geôles de cette dictature.

Cher camarade,

A ma sortie de prison, tu m’as dit : « Nos frères qui sont tombés pour la liberté et la justice, nous ont légué un défi incommensurable. Celui de lutter jusqu’à la victoire finale, pour que plus jamais une dictature ne s’installe dans notre pays ». Tu me disais sans cesse : « Rassures-toi, camarade, la lutte sera très difficile ; mais, le peuple sortira victorieux de cette bataille pour la justice et l’alternance démocratique ».

C’est pourquoi, je veux en ton nom, dire à la jeunesse guinéenne que cette démocratie dont on parle tant ne s’octroie pas, mais s’arrache au prix de beaucoup de sacrifices et d’abnégation. La lutte du FNDC pour atteindre cet idéal, qui est aujourd’hui une valeur collective que par une prise de conscience de notre état actuel. C’est pourquoi, depuis le début de la lutte, nous prônons la morale, en rappelant toujours nos textes de loi, mais aussi l’amour et la non-violence.

Comme le disait Gandhi, « le vrai démocrate est celui qui, grâce à des moyens purement non-violents, défend sa liberté, par conséquent celle de son pays et finalement celle de l’humanité tout entière. Cette démocratie devrait assurer aux plus faibles les mêmes opportunités qu’aux plus forts ».

Mon cher compagnon,

A ton nom, je dis à la jeunesse guinéenne que le changement ne s’obtiendra que si chacun d’entre nous se sent redevable à notre pays, au nom de la stabilité, la justice et la paix pour nos pauvres populations. La bonne volonté de chacun d’entre nous doit être porteuse du salut, du bonheur et des nouvelles valeurs. Chacun de nous est obligé de sortir de son orgueil, de ses prétentions personnelles pour une symphonie collective pour le bonheur collectif. Notre nombre demeure notre force.

Eh bien, voilà, chers camarades, commençons par nous aider nous-mêmes par la défense de la République. Seul pour la patrie, notre sang mérite de couler ; car, malheureusement, nous avons des sangsues en face aujourd’hui. Battons-nous ensemble pour obtenir la justice et la paix pour la Guinée d’une dictature qui est en train de tuer les plus jeunes d’entre nous.

Pour toutes les victimes de la répression à travers le pays, le combat continuera ; car, nous sommes conscients que le régime autocrate de M. Alpha Condé profite de la pandémie du Coronavirus pour faire taire les critiques et resserrer son emprise politique. Nous devons continuer ce combat ; car, seule la démocratie permet à la société civile d’être indépendante, les femmes et les jeunes de s’épanouir, à la presse d’être libre. Et, seule, elle peut instaurer l’équilibre entre nos besoins.

Ton ami, Abdoulaye Oumou Sow, Journaliste/Blogueur et Responsable de la Communication du FNDC

Tél. : (00224) 620848501