Grâce pour « Grenade » et Madic 100 Frontière : l’expression d’une dictature assumée par la rançon

Article : Grâce pour « Grenade » et Madic 100 Frontière : l’expression d’une dictature assumée par la rançon
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19 juin 2021

Grâce pour « Grenade » et Madic 100 Frontière : l’expression d’une dictature assumée par la rançon

Il faut toujours se réjouir que des personnes injustement incarcérés pour leur opinion soient libérées. Boubacar Diallo « Grenade » et Madic 100 Frontière, deux anciens militants engagés dans l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) méritent d’être salués pour leur abnégation durant le temps de leurs détentions illégales et prolongées. À aucun moment, ils ne devraient être blâmés pour avoir souhaité recouvrer la liberté, à défaut d’une justice équitable pour eux. 

L’une des leçons à retenir aujourd’hui c’est que nous sommes désormais en train d’outrepasser le maquillage démocratique pour être de plain-pied dans la dictature.  La règle est simple : dans une dictature, la règle c’est « ferme ta gueule » et en démocratie, c’est « cause toujours ».
 Car pour vivre en Guinée, il faut « la fermer » pour bien évidemment vivre dans les « grâces ». Et pour comprendre cette logique, voici un morceau choisi dans la tribune du porte-parole du gouvernement de M. Alpha CONDÉ. Il fut publié simultanément avec sa décision de libération des deux anciens militants.

Le rêve d’une présidence à vie

« Le Chef de l’État veut être au service du peuple et, très clairement, ne sera qu’avec celui qui comprend et partage cette noble ambition : le bonheur du peuple ne fera le malheur de personne, mais celui isolé, égoïste et individuel auquel beaucoup ont toujours aspiré, est la tentation interdite, le fruit défendu dans la «dynamique ou dynamite » du « Gouverner autrement » prôné par le Président Alpha Condé« . C’est ce que nous rappelle Tibou Kamara. 

Cet appel à l’élégance est clairement le modèle de gouvernance que M. Alpha CONDÉ a décidé d’adopter. Et ce, depuis le jour où il a décidé de mettre entre parenthèses toutes les valeurs qu’il avait prétendues défendre pendant ses années dans l’opposition, pour s’aventurer dans le rêve d’une présidence à vie.
C’est le moment de rappeler au plus Français des Guinéens que le 24 octobre 1940, lorsque le maréchal Pétain entre dans la voie de la collaboration avec Hitler, c’était bien la France qui s’était vue humiliée. Les dignes fils comme le Général De gaulle parlaient aux Français. Et la résistance s’organisait pour libérer l’Hexagone.

Vent de liberté

Aujourd’hui, il faut avouer que les Guinéens.nes ont compris que le vent de la liberté qui souffle depuis quelques années ne s’arrêtera que quand le peuple se sentira totalement libéré de cette soumission imposée par la force des canons. Ce peuple ne blâmera désormais plus les dignes fils qui sont incarcérés et obligés de payer la rançon pour leur liberté que par une supposée « allégeance ». Car, désormais ce n’est plus un secret : « la loi, c’est sa majesté ».
Merci beaucoup d’assumer cette dictature par rançon, « Sa Majesté ».

Abdoulaye Oumou Sow

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