Nouvelle équipe gouvernementale : pourquoi il faut craindre

28 mai 2018

Nouvelle équipe gouvernementale : pourquoi il faut craindre

Image Guineeweb
C’est bien la question qu’il faille se poser après le décret lu sur la télévision nationale (RTG) hier soir, révélant les noms de la nouvelle équipe qui va nous diriger désormais.

Primo, le président Alpha Condé reste bien dans sa logique de contradiction. Le 08 mars dernier, il annonçait dans tout son sérieux (sic) vouloir nommer des ministres proches du peuple. À la surprise générale, ce sont presque les mêmes qui reviennent. Et le peu de ministres entrants ne convainquent guère, vu le passé trouble de certains d’entre eux.

Il y a bien des raisons de craindre. Car ces personnes ont été nommées plus en raison de leurs militantisme que de par leurs compétences. Au ministère de la Sécurité par exemple, Alpha Ibrahima Keira, aura la lourde charge de diriger ce département aussi stratégique que tenait Abdoul Kabèlè Camara qui avait déjà fait ses preuves au niveau du ministère de la Défense mais qui ces dernier temps à été dépassé par les phénomènes de kidnapping qui prends de l’ampleur à travers le pays.

En lieu et place de cet ancien avocat, c’est un fervent militant, qui par ses prises de parole va-t-en-guerre avait failli mettre le pays dans le précipice. « C’est la majorité qui fait la loi. Alors, qu’elle que soit la bienveillance d’une minorité, pour légiférer, si la majorité ne veut pas, cette loi n’aura pas sa place. Personne ne peut nous intimider ou nous effrayer », disait-il au siège du RPG/Arc-en-ciel le 04 février 2017, quand, plusieurs concitoyens avaient émis des doutes sur une éventuelle modification de la Constitution… Une volonté que lui même chérit et encourage.

Qu’on envoie une personne de sa trempe au ministère de la Sécurité dans un pays en proie à des manifestations politiques et sociales récurrentes, il y a vraiment de quoi s’inquiéter.

L’autre crainte, c’est bien cette « promotion » pour le ministre délégué à la Défense. Mohamed Diané devient désormais le ministre d’État chargé des Affaires présidentielles, ministre de la Défense nationale.

Une nouvelle dénomination qui doit interpeller plus d’un car dans un pays qui se veut démocratique, les affaires présidentielles sont bien liées au mandat que donne le peuple au président ; celui de gérer le pays et le conduire vers la prospérité.

Mais créer un département chargé de gérer les « affaires » du président serait bien une maline façon d’avoir à sa possession un homme de main qui pourrait bien mener des actions sourdines pour le chef de l’État dans le seul but de placer en des lieux sûrs les capitaux qui seraient dérobés par ce dernier. En tout cas, c’est l’avis de certains observateurs.

En attendant d’y voir plus clair, espérons que les organisations de la société civile mettront une coalition en place pour exiger la déclaration des biens des ministres comme gage de reconnaissance avant les leurs prises de fonctions.

Étiquettes
Partagez

Commentaires